Ma rencontre à Ottmarsheim avec l’Archiduchesse d’Autriche

Herta Margarete Habsburg-Lothringen, archiduchesse d’Autriche et princesse de Toscane, avec, à ses côtés, son époux, Sándor Habsburg-Lothringen, archiduc d’Autriche et prince de Toscane

J’ai fait la connaissance de l’Archiduchesse Herta Margarete Habsburg-Lothringen par le biais de François Logel, un Alsacien de Sélestat qui vit depuis 13 ans en Autriche, à Vienne d’abord, puis à Graz, où il travaille comme consultant indépendant spécialisé dans les rapports commerciaux avec la France . Il me contacta au printemps pour me dire qu’une importante manifestation se déroulerait en juin 2019, à Ottmarsheim, sous l’impulsion de l’archiduchesse d’Autriche, Herta Margarete Habsburg-Lothringen et de son mari, l’archiduc Sándor Habsburg-Lothringen.

Le maire Marc Munck écoute l’Archiduchesse évoquer les liens entre les Habsbourg et l’Alsace © S.M

Le lien entre les altesses royales et impériales d’Autriche et Ottmarsheim est évident par la présence de l’abbatiale d’Ottmarsheim, joyau de l’art roman, le plus ancien lieu cultuel d’Alsace, exceptionnel de beauté avec sa forme octogonale et qui fut fondé par un des fondateurs de la maison de Habsbourg, Rodolphe d’Altenbourg, descendant présumé du premier duc d’Alsace Etichon-Adalric.

Herta et Sandor Habsbourg-Lothringen, enthousiasmés à cette perspective, projetèrent donc de se rendre à Ottmarsheim le 15 juin 2019 pour le gala de la Fondation pour la Flamme de la Paix qui s’inscrit dans la cadre de la Via Habsburg.

Herta Margarete Habsburg-Lothringen remet un diplôme à Erwin Moser et à son épouse, qui sont à la tête de la Maison Charles Wantz à Barr et qui ont créé la cuvée Flamme de la Paix pour cet évènement. A droite, avec le canotier, François Logel, le Sélestadien d’Autriche. © S.M

Ottmarsheim, cette petite cité située le long du Rhin allait donc accueillir la Flamme de la Paix (Flame of Peace) dont l’archiduchesse préside la Fondation. François Logel en est le délégué français. Pour cette cérémonie, l’archiduchesse, une passionnée de gastronomie, souhaitait éditer un livret bilingue mêlant des recettes autrichiennes et alsaciennes pour un Menü der Freundschaft, un menu de l’amitié. Elle souhaitait que j’y apporte des recettes alsaciennes. Ce livret, offert, allait permettre de recueillir des dons pour la Fondation Flamme de la Paix. Sur France Bleu Elsass, l’Archiduchesse présenta d’ailleurs une des recettes, le Kaiserschmarrn lors d’une émission animée par Pierre Nuss.

L’archiduchesse et l’archiduc se prêtent avec bienveillance aux séances photos © S.M

En arrivant à Ottmarsheim, la Flamme de la paix venait pour la première fois en terre française. Le maire et conseiller départemental Marc Munck l’accueillit avec plaisir en une fête qui se déroula le 15 juin, aux pieds de l’abbatiale d’Ottmarsheim.

La délégation autrichienne fit souffler un air impérial dans la localité haut-rhinoise : en musique, en costumes et par la présence du couple impérial qui se mêla avec joyeuseté et bienveillance aux habitants de la commune, échangeant gaiement, se prêtant avec joie aux séances de photos.

Les fanions aux couleurs française et autrichiennes décoraient Ottmarsheim. La cérémonie se déroula dans une ambiance bon enfant et carte postale.

Des toilettes de la délégation autrichienne rappelaient le temps impérial © S.M.

C’est un honneur de pouvoir amener la flamme de la paix à Ottmarsheim, a dit l’archiduchesse, accueillie par le maire, avec Thierry Wintzner, le responsable de l’animation qui officiait comme traducteur.

Herta Margaret Habsbourg Lothringen rappela les liens historiques qui unissent l’Alsace et les Habsburg.

La sculpture offerte, scellée aux pieds de l’abbatiale, mêle pierre et bois.© S. M

Elle exprima ses convictions : L’amitié permet la paix, et la paix permet la liberté. Nous avons tous notre propre culture, notre propre religion, notre propre langue et nos propres racines. Néanmoins, nous avons aussi le devoir de contribuer à l’échange avec l’Autre, la cohabitation amicale, l’acceptation et l’appréciation de notre prochain. Un pays moderne, une société commune, une culture moderne. A travers la remise de la flamme de la paix, à des personnes exemplaires et engagées à travers le monde, on construit des ponts entre cultures, on transmet des visions, visant à promouvoir la paix. La flamme de la paix est donnée à des personnes se sentant responsable d’autrui, de pays, de peuples, de cultures, de la nature ainsi que de l’environnement. C’est un rappel en même temps qu’un appel que toute pensée, toute parole et toute action se doit d’avoir comme fondement la liberté. De tout temps, signes et symboles ont eu une grande importance, car ils permettent de se souvenir, mais donnent aussi de la force.

 

L’abbatiale d’Ottmarsheim, octogonale et plus ancien lieu cultuel d’Alsace, fondée par un Habsbourg © S. M

Elle ajouta : L’art est une langue qui ne connaît pas de frontières, l’art nous unit, nous rapproche, c’est une langue universelle.

Herta Margarete Habsburg-Lothringen, précisa les raisons des matériaux utilisés pour la stèle. Le bois et la pierre sont des matériaux présents sur tous les continents. Ce symbole de la paix est en bois, du noyer, et ancré dans la pierre. Le bois représente la bravoure, la force, la chaleur, la beauté ainsi que la volonté, alors que la pierre évoque la solidité et la résistance. Cette flamme de la paix a pour but de donner force et courage, pour les responsabilités que vous avez endossées, vous Monsieur le maire. La responsabilité d’exercer votre tâche avec joie, d’émaner fiabilité et protection, et de vous montrer stable en toute occasion. Cela, la flamme de la paix compte le rappeler chaque jour. On vous souhaite vigueur et courage dans la réalisation de tous vos projets ayant pour but une cohabitation libre et paisible sur Terre.

S’en suivit le vin d’honneur, avec la dégustation de la cuvée spéciale éditée par la Maison Charles Wantz de Barr, savourée avec des bretzels, des pains surprise, du kassler, de la salade de pommes de terre et des crudités.

Le point d’orgue eut lieu à 20 h 30 dans l’abbatiale pleine à craquer, pour un concert d’une exceptionnelle qualité dans le cadre du Festival Octophonia, festival européen des chants et des lumières.

L’Orchestre Symphonique de poche Mulhouse et le Choeur de Vienne « Neue Wiener Stimmen » lors du concert dans le cadre du festival Octophonia© S.M

L’abbatiale accueillait pour la première fois l’Orchestre Symphonique de Mulhouse, dans sa composition de poche, dirigé avec maestria par Jacques Lacombe. La Manécanterie de Saint-Jean de Colmar, le chœur ambassadeur du festival Octophonia, était répartie dans les arches qui surplombent le choeur et chanta sous la direction de Benoît Kiry. Un choeur autrichien avait fait le déplacement depuis Vienne, die Neue Wiener Stimmen, dirigé par Christoph Wigelbeyer. L’impressionnante beauté et la parfaite mise en place de leur chant faisaient retenir le souffle tant il était juste et touchant.

Merci, Archiduchesse !

Le répertoire faisait voyager dans l’Europe des Habsbourg, en musique, en chants mais aussi par une scénographie enchanteresse grâce au mapping, cette technique qui, projetant lumières et scènes, donnait une ambiance intimiste et féérique à l’abbatiale.

Cette abbatiale bénéficiait en plus de l’exposition d’art sacré de l’artiste Neda Kovinic, dans le cadre du Festival Chemin d’art sacré qui se déroule en différentes églises d’Alsace jusqu’en octobre 2019.

Herta Margarete Habsburg-Lothringen était enchantée de cette conjugaison heureuse mêlant diverses formes d’art : la musique, la peinture et le chant choral.

Tout cela sous le signe du bon goût et de la joie de vivre.

Bis zum nächsten Mal, liebe und geehrte Erzherzogin.

 

 

 

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