Les mots à détecter dans les chants des oiseaux

Le printemps se prépare : on le devine aux jours qui s’allongent, à un début de fébrilité chez les oiseaux et aux perce-neige qui arborent leurs clochettes.  

Mésange bleue,  » Bleuimeìsel » en alsacien, « Meise » en allemand
© Image par Kathy Büscher de Pixabay

Le pépiement des mésanges, avec leur « Zitt ìsch do »,  nous annonce qu’il est temps, qu’il est temps, que le printemps est là. J’en parlais avec Alain Kauss, auteur et illustrateur, qui a fait paraître plusieurs ouvrages, notamment (chez BF Editions), les livres Dass hundert Bliemle blieje et Vejel im Elsass. Il m’a rappelé que la mésange (s Meisele) a deux chant : à la sortie de l’hiver elle chante : s’isch Zit, s’isch Zit, (il est temps) un peu plaintif, puis plus tard, plus gai, elle chante d’Zit isch do d’Zit isch do (le temps est venu)

Dans le chant du merle (d Schwàrzàmsel) on peut retrouver ces mots : de Schnider ìsch e Fàdedieb (le tailleur est un voleur de fil). Mon père qui était passionné par les oiseaux me le répétait. Le merle a de telles variantes et une gamme si étendue de chants qu’il faudra que je tende l’oreille pour savoir à quel endrroit de son chant arrive ce « tailleur voleur de fil « . Parfois son chant est hâbleur, parfois moqueur.

Je l’aime quand, du faîte de mon toit, après la pluie, il siffle sa joie sur le monde. Je me souviens aussi que dans le chant du pinson (von Fìnckele), mon père reconnaissait les mots « d Zitt, d Zitt, d Zitt, d Zitt zùm Ùffstehn » (il est temps, temps, temps-temps, il est temps de se lever), ce que Alain Kauss m’a confirmé, se souvenant d’un autre chant, celui de l’alouette (d’Lerich), très commune quand nous étions enfants.

Si vous avez encore la chance de voir l’alouette monter droit vers le ciel d’été, tendez l’oreille et vous distinguerez ces mots : Liewer Herrgott seh seh seh seh seh (Cher Bon Dieu, vois vois vois) -lorsqu’elle s’élève dans le ciel- et ces mots Deifele hol mi Deifele hol mi (Petit diable cherche-moi, petit diable cherche moi) -lorsqu’elle redescend vers le sol-.

L’alouette est devenue rare, précise Alain Kauss, car elle niche au sol dans les prés et les fauches de plus en plus précoces la détruisent.

Si les fauches se font de plus en plus tôt, cela est dû au réchauffement climatique, qui, parmi tout ses méfaits, affecte si cruellement la biodiversité des plantes et des espèces.

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