Comment Francis Staub fut le 1er en 1996 à féliciter Bill Clinton pour sa réélection

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Bill Clinton, Image par Mike Brice de Pixabay

Il est impossible en presse écrite d’annoncer le résultat des élections présidentielles américaines au lendemain des élections car, au mieux, les résultats tombent au petit matin, au moment où les journaux ont déjà bouclé. L’actualité nous enseigne que l’attente peut être bien plus longue, le temps que les votes par correspondance, nombreux cette année pour raison de Covid, aient été pris en compte, sans compter les recours que peut déposer le président en fonction pour contester les votes de certains états.

En 1996, Francis Staub, le créateur de l’entreprise de cocottes en fonte Staub à Turckheim, fut le premier à féliciter Bill Clinton pour sa victoire aux élections présidentielles. Comment ? Il avait acheté une page dans le journal Libé sur laquelle figurait une cocotte Staub avec le slogan suivant :

« Juillet 96 : nous envoyons une cocotte à la Maison Blanche…. Novembre 96 : Bill Clinton est réélu».

Cette page publiée dans le journal Libé était en cours d’impression alors que le résultat de l’élection n’était pas tombé. L’ impact fut prégnant. Il y avait une chance sur deux que ce soit Bill Clinton. Si George Bush avait été élu, l’effet Staub eut été anéanti.

Francis Staub avait envoyé une cocotte en fonte de sa fabrication à la Maison Blanche, quelques mois avant, en juillet 1996. Bill Clinton lui avait répondu ceci :

« Dear Mr Staub,
Thank you for your kind words and your thoughtful gift.
We appreciate you remembering us in this special way, and we are very grateful for your support.
Bill Clinton

Voici la traduction :

Cher Monsieur Staub,
Merci pour vos mots aimables et votre cadeau plein d’attentions.
Nous apprécions que vous nous rappeliez à votre souvenir d’une manière si spéciale, et nous vous sommes très reconnaissants pour votre soutien.
Bill Clinton

A cette époque-là, en 1996, Francis Staub avait déjà réussi une ouverture Outre-Atlantique pour ses cocottes. Ceux qui composaient la « bande des Alsaciens des USA  » d’alors (Jean-Yves Schillinger et Jean-Georges Vongerichten à New York, Jean Joho à Chicago, Hubert Keller à San Francisco) étaient équipés de cocottes Staub. Je m’appuie en fait sur la diaspora alsacienne, me disait Francis Staub, qui était alors sur le point d’ouvrir un bureau à New York pour amplifier la diffusion des cocottes en fonte.

Francis Staub est un créateur qui a le commerce dans les gènes. A cela s’ajoute un savoir de communicant hors-pair et une joyeuseté qui lui donne la faculté de rendre la vie ludique.

Ses parents tenaient un magasin de vaisselle à Colmar. Deuxième de cinq enfants, il s’est rendu à Paris pour y  exercer une foule de métiers dont celui de comédien et de professeur de français . Il s’inscrivit à l’Idhec (l’Institut des hautes études cinématographiques) aujourd’hui nommé la Fémis . Il lui est resté de cet enseignement une passion du cinéma et une aptitude à saisir la vie à la volée, à réfléchir à la vitesse de 52 images secondes et à sentir, comme en des clips au montage hyper-serré, les besoins et les envies des gens.

Ce patron qui dit n’avoir jamais licencié ni délocalisé, qui aime les risques, pourrait être un personnage de BD.

Mais, mais, mais… il déteste être photographié et mis en scène.

cocotte Staub
Cocotte Staub © S. Morgenthaler

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