Du gui pour porter chance

 

En alsacien, on  désigne le gui par le terme Mìschelde, proche du mot allemand Mistel.

Quelle beauté que la sienne !  La couleur jaune vert de ses feuilles épaisses, ses baies nacrées et ses ramifications qui lui donnent la forme d’une boule végétale sont un enchantement.

Cette plante symbolise l’amour, la prospérité et l’éternité.

Considérée comme sacrée par les druides, elle est en réalité une plante parasite qui ne réjouit pas l’arboriculteur : il  sait qu’elle s’incruste sur les arbres fruitiers affaiblis, mais aussi au faîte du peuplier, du sapin, du hêtre et du chêne. Les forestiers  la considèrent comme un véritable fléau.

En langue celte, son nom signifie « guérit tout », elle guérirait entre autres entre autre l’épilepsie et l’hypertension.

N’oubliez pas que les baies, comme les rameaux et les feuilles du gui, sont toxiques. Placez donc le gui hors d’atteinte des enfants et des animaux.

Du temps des Gaulois, c’était lors de la sixième nuit du solstice d’hiver qu’un druide vêtu de blanc s’enfonçait dans la forêt pour y cueillir le gui sacré du chêne avec une serpe d’or. Il le recevait dans un drap de lin blanc  car le gui ne devait pas toucher le sol pour conserver ses pouvoirs. Les Gaulois attribuaient à cette plante, outre ses vertus médicinales, des pouvoirs magiques. Le gui chasserait les mauvais esprits, purifierait les âmes et neutraliserait les poisons.

Lors du partage de ce texte sur ma Page Facebook, Sébastien Günther, actif dans les domaines du patrimoine et de l’Histoire, et qui fait de la reconstitution archéologique d’époque mérovingienne, a apporté ces précisions :

Le gui est également lié à la déesse nordique Frigg (nommée Perchta, ou Holda chez les Germains). Gardienne de la famille, du mariage, du foyer, des clefs, la déesse Frigg a la connaissance des choses à venir et de la destinée.
Son fils, le dieu nordique Balder, jeune, beau, une figure solaire, a été tué par une flèche de gui, taillée par Loki (le dieu nordique du mal). En effet, Frigg avait demandé à tous les êtres, à tous les animaux, à tous les végétaux, de jurer de protéger Balder. Elle a oublié de faire cette demande au gui. C’est le gui qui a tué Balder, dieu solaire (qui renaîtra au printemps après le Ragnarök hivernal).
C’est le gui qui est témoin des serments d’amour, faits en s’échangent un baiser par les couples placés sous lui. Il rattrape ainsi son absence lors des serments faits à Frigg. Il annonce également la future renaissance du soleil printanier.

Bel aller vers la nouvelle année, avec mes voeux les meilleurs de santé, de joie et de prospérité !

 

Boule de gui avec ses baies : une plante sacrée dont il ne faut pas oublier la toxicité © Simone Morgenthaler

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