Cette photo de la la salle de maquillage de France 3 Alsace est un fragment de vie que j’ai saisi au vol. C’était le 6 novembre 2025. Je venais d’enregistrer l’émission Gsuntheim de Christian Hahn. L’horloge indique l’heure précise : 11h17. Je sortais de l’auditorium où l’émission fut enregistrée pour prendre mon manteau et repartir.
Et je me suis dit : « Saisis cet instant ! » Il n’avait rien d’exceptionnel.. Mais la loge de maquillage est un lieu si spécial : c’est là qu’on essaie de se détendre en sachant qu’il faudra ensuite « aller dans l’arène ».
Cathy Bernecker est en train de se faire maquiller avant d’enregistrer sa chronique. Je ne l’avais pas tout de suite reconnue, vue ainsi de dos mais son survêtement rouge rayé blanc m’a mise sur la piste. C’est Nanda Angot, une des maquilleuses de France 3 Alsace, qui la maquille (elle fut présente pour un grand nombre de mes émissions pendant près de 30 ans).
A côté, debout, se trouve Joséphine Fantini, une autre maquilleuse. En attendant qu’arrive sa personne à maquiller, elle en profite pour « se faire les yeux » tout en fredonnant, car elle est une passionnée de chant et de danse.
On voit aussi un fer à repasser, posé là le temps qu’il refroidisse car un journaliste l’avait branché pour repasser vite fait sa chemise avant d’entrer en studio. La table à repasser avait déjà été repliée.
On ne voit pas Nadine Za, la comédienne qui répète le texte de son sketch « Madame Blanche ». Elle était assise à l’écart sur le divan. Elle avait déjà enfilé sa petite robe rouge, l’Elsass Rock de Gehts In, inspirée du costume traditionnel alsacien.
À l’arrière se tenait debout Christian Hahn qui papotait avec Jean-Philippe Pierre, qui lui (en pantalon jaune éclatant) était là pour enregistrer son « Cactus ».
ll manque Hélène Schwaller : elle venait tout juste de filer au studio pour enregistrer le poème en alsacien dont elle agrémente l’émission. Christian et elle sont complices depuis longtemps. Ils partagent notamment la passion du théâtre. Hélène, issue du TNS, fit partie de sa troupe permanente. Et Christian Hahn a débuté adolescent au théâtre avec Germain Muller, avant de créer sa troupe, d’écrire des pièces et d’être comédien.
Lorsqu’on se trouve sur le fauteuil de maquillage, confortablement positionné sur l’appui-tête, on ne doit pas bouger et peu parler. On est alors le témoin auditif d’échanges murmurés ou franchement exprimés de ceux qui sont là, ou juste de passage. On est témoin de rires, de joies, de regrets, de petits potins, du ronron de la machine à café, de tout un p’tit monde, d’un univers et d’une ambiance que l’on ne rencontre que là, « au maquillage ».
