Une zygène sur une scabieuse

C’est cette image sereine d’une zygène sur une scabieuse des champs que je vous offre pour adoucir votre fin d’été.

Cette fleur des champs, lumineuse avec sa couleur qui se situe entre le bleu et le mauve, attire papillons et insectes, notamment la zygène.

Une zygène sur une scabieuse © Simone Morgenthaler

Cet insecte noir aux pois rouges est curieusement nommée zygène de la filipendule. Alors qu’il ne se place pas sur la filipendule (cette autre fleur des prés plus connue sous le nom reine-des-prés). La zygène aime avant tout se placer sur la scabieuse, aussi nommée « knautie des champs » ou « oreille d’âne » (en raison de la forme de ses feuilles)

En alsacien la scabieuse porte trois noms :
Heublüem (fleur des foins)
Soldàteknopf (bouton de soldat)
Bombom (bonbon ou pompon)

C’est une fleur qui pour moi reste liée à la Fête-Dieu (de Liewe Herrgottsdaa). Elle fleurit dès juin et nous la cueillions pour la disposer avec la sauge des prés et les marguerites dans les bouquets posés sur les rebords de fenêtres et sur les autels installés dans le village.

Peu de temps après, la scabieuse tombait sous la faux pour la fenaison, faisant le bonheur des animaux car elle est très appréciée comme plante fourragère.

Une fois fauchée pour la fenaison, elle fleurit à nouveau pour le regain.
Maman la désignait sous le nom Bòmbòm et je ne sais si ce mot est à rapprocher de « pompon » ou de « bonbon ». Les deux images se prêtant bien à sa forme ronde.

Nom allemand :
Heublume (fleur des foins)
Acker Wittwenblume (fleur des veuves)
Grindkraut (herbe des teigneux)

Le nom de la scabieuse fait référence à ses propriétés dépuratives : elle fut employée au Moyen-Age contre la teigne et diverses maladies de peau. Le mot «scabieuse » est issu du latin scabies qui signifie «gale ». L’adjectif scabieux désigne encore aujourd’hui une affection galeuse.

Dans le langage de fleurs, elle signifie « âme en deuil » car la scabieuse des jardins est parfois nommée la fleur des veuves. Elle peut aussi signifier « Je vous abandonne » ou « Vous m’abandonnez ».

Cette fleur est comestible : détachez ses pétales au goût miellé pour les saupoudrer sur des plats salés comme sucrées. Les feuilles se consomment aussi, crues au tout début du printemps ou plus tard cuites en légumes ou en ajout pour des purées.

Hubert Maetz a conçu des recettes avec cette fleur, à trouver dans notre livre « La cuisine naturelle des plantes d’Alsace » (La Nuée bleue).

Bonne cueillette !

Et agréable fin d’été à vous !

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