Une série télé en synergie avec le journal DNA

J’ai toujours pensé qu’une passerelle entre une émission télé et un journal serait la meilleure des synergies. Aussi ai-je proposé dès 1991 à Alain Howiller,directeur-rédacteur en chef des DNA, d’écrire des articles sur mes invités et sur la recette choisie. Je présentais alors la série «Hahn im Korb» (« Coq en pâte » 1991-1993) qui faisait découvrir une personne, son métier et son plat préféré. Cette série était mensuelle et il est difficile de fidéliser un lectorat à ce rythme de fréquence. J’étais par ailleurs un élément étranger au journal même si j’y fus journaliste, cela remontait à 1975, en des temps éloignés où Alain Howiller n’était pas au siège à Strasbourg mais était affecté au bureau de Colmar. Qui, après tant d’années pouvait encore se souvenir du sérieux de mon travail en presse écrite ?

Je renouvelais ma proposition lorsque démarra la série Zuckersiess, série hebdomadaire. Cette fois, Alain Howiller accepta. Cet accord, simplement verbal, n’eut jamais besoin de contrat signé. La synergie démarra en septembre 1993 et elle a duré jusqu’en juin 2008.

Dans les premières années, l’article paraissait le dimanche, donc le lendemain de la diffusion de l’émission. À partir de 1995 il paraissait le samedi matin. Le lecteur avait ainsi le temps de s’imprégner de l’ invité et de la recette avant la découverte sur le petit écran.

Une chronique hebdomadaire suppose une régularité de remise de l’article afin que le secrétaire de rédaction n’ait pas à battre campagne pour le récupérer. La photo de l’invité qui illustrait l’article devait être commandée à temps. Gérer à distance les commandes des photos m’a parfois donné des coups de chaud. Je déposais plusieurs semaines à l’avance les coordonnées de mes invités. Les photos des invités bas-rhinois étaient généralement réalisées par Bernard Meyer. En son absence, c’était Muriel Bortoluzzi, Alain Destouches, Yves Dieffenbacher, Cédric Joubert et Christian Lutz-Sorg, qui les réalisaient. Pour mes invités haut-rhinois, les photos étaient prises en charges par les bureaux de Colmar et Mulhouse.

J’ouvrais toujours le journal du samedi matin avec une once d’inquiétude en me disant : pourvu que la photo soit la bonne. En onze ans, il n’y eut que trois ratés : deux photos oubliées, et une qui n’ était pas la bonne : le 10 mai 1997 mon invité fut Pierre Schilling, de Guebwiller, professeur d’art floral et fondateur d’une école “Ikebana ». Et c’est une photo de son fils Guy, également professeur en art floral, qui parut. J’ai appelé le père et le fils afin qu’ils pardonnent cet incident.

Le père s’est dit flatté de se voir rajeuni de 28 ans. Le fils, étonné qu’on lui prête une vie si remplie en 47 ans, se sentait un peu l’usurpateur de son père. Mais tous deux sont restés “zen” comme l’enseigne la pratique de l’Ikebana.

Plus de précisions sur l’univers de la radio et de la télé sont à lire dans mon livre « Ces années-là… mes souvenirs radio-télé » La Nuée Bleue, 2004)

Retrouvez les chroniques parues aux archives des DNA

Les émissions évoquées sont conservées par l’INA

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