Wie wenn d'Engele Bredle bache

Il est des aurores

Certaines aurores sont belles à couper le souffle.

Elles surgissent de nulle part sans crier gare.

A 7 heures, en ce matin du 2 mars 2018, la météo annonçait des températures froides, de 6° en-dessous de zéro, avec des risques de pluies verglaçantes. Mais aucune météo ne m’avait prévenue de ce que mon regard capterait en regardant par la fenêtre : ce ciel chamarré de couleurs mêlant le rose et l’or.

En voyant ce ciel divin au-dessus de cette chapelle, qui est le choeur subsistant de la première église d’Ostwald et qui date du 13e siècle, je savais qu’il fallait se contenter, toutes affaires cessantes, de contempler.

Car les riens somptueux sont souvent éphémères.

Deux minutes plus tard les couleurs vives s’étaient dissoutes pour laisser un ciel de traîne qui allait quelques heures plus tard s’ouvrir et faire tomber ses sacs de neige.

J’ai appris dans mon enfance que les crépuscules d’hiver au ciel rose signifient que les anges sont en train de faire cuire des petits gâteaux. D’Engele bache Bredle wenn Òweròt ìsch, dit-on.

Les anges inversent-ils parfois le rythme ?

Ou peuvent-ils confondre l’aurore et le crépuscule ?

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