Fleurs de fraise : les couleurs de Pâques

Alors que le printemps nous emporte dans son tourbillon de parfums, de couleurs, de pollens, les fraisiers sont entrés en floraison, comme un cadeau de Pâques.

D’Arbeereblüem ìsch so harzhàft (la fleur de fraisier est si avenante) © S. Morgenthaler

Leurs fleurs blanches et jaunes vont bien à Pâques : elles portent les couleurs des églises catholique et protestante.

Ces couleurs étaient celles qui composaient les fanions en papier de soie que l’on piquait dans l’échine des agneaux de Pâques en biscuit.

A l’approche de Pâques, j’avais hâte de voir maman préparer ces agneaux en biscuit nommés Oschterlammele. Elle utilisait ces vieux moules en terre cuite qui, de l’extérieur, semblent figurer des moutons surréalistes. Ils se présentent en deux parties qu’elle liait à l’aide de fines tiges d’osier, nommées Wiedle en alsacien. J’aimais, pour la finition, les saupoudrer de sucre glace et piquer dans leur nuque un fanion en papier de soie, üss Fliespàpier, jaune et blanc pour rappeler les couleurs du Vatican. Le jour de Pâques, ces agneaux ornaient la table. Nous hésitions à les couper en tranches mais leur pâte aérée, jaune d’or, riche en œufs, balayait nos atermoiements.

Parfois le jaune des fanions était remplacé par le rouge pour rappeler les couleurs rouges et blanches de l’Alsace.

La fleur des fraisiers fait partie de mes préférées : je trouve sa simplicité parfaite. C’est émerveillement de voir la fleur se transformer en fruit. Il arrive qu’au moment de la cueillette on découvre encore un pétale accroché au fruit rouge, comme un vestige de sa naissance.

Je vous souhaite un temps pascal fait de fraternité, de civisme et d’espérance.

Frehlichi Oschtere.

Joyeuses Pâques.

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